[AAA] Pratiques professionnelles et croyances sociales

Les pratiques professionnelles et les croyances sociales sont au cœur de multiples réflexions dans différents domaines de recherche et secteurs. En effet, l’une peut influencer les normes et les codes de conduite professionnels au sein d’une entreprise par exemple, tandis que l’autre contribue à donner l’existence aux croyances sociales et les valeurs de la société. Les étudier et explorer leurs inférences / interférences sont tellement intéressants qu’il serait pertinent de puiser dans les apports académiques et universitaires afin d’en comprendre les dimensions et les enjeux connexes.

Selon Guy Le Boterf, une pratique professionnelle est « un déroulé de décisions, d’actions, d’ajustements et d’interactions » (Le Boterf, 2010). D’un point de vue psychosocial, cette définition implique un double ancrage. Le premier, cultivé par l’individu lorsque celui-ci amorce un retour sur soi, se révèle à travers un processus de communication intrapersonnelle, assorti notamment à un acte d’autoréflexivité. Le second, quant à lui, ressort du contact de l’individu avec le monde extérieur par besoin de socialisation dans le cadre d’une communication instrumentale couronnée par l’atteinte d’un objectif partagé.

Dans la vie courante, il est commode de voir l’association des pratiques professionnelles à des activités conduites au sein d’établissements réglementés. À juste titre, cette association se justifie par le déploiement d’un agir assumé via une double casquette : celle d’un acteur à référent sectoriel déterminé et celle d’un agent social à référent culturel unique ou pluriel. Dès lors, il devient pertinent, voire nécessaire, de rappeler la différence entre la poïèsis ou « agir productif » et la praxis ou « agir moral » (Elbaz, 2020) : la « production en effet a sa fin hors d’elle-même, mais l’action ne peut pas en avoir puisque c’est l’action réussie qui constitue elle-même la fin ». Autrement dit, dans le cas de la praxis, l’activité et sa valeur coïncident dans le processus ; alors que dans la poïèsis, l’activité ne vaut que par le produit attendu au terme du processus.

Partant, l’analyse des pratiques professionnelles a suscité l’intérêt de plusieurs chercheurs (Barbier, 1996/2000 ; Imbert, 2000 ; Mosconi, 2001 ; Lagadec, 2009 ; Robo, 2013 ; Araújo-Oliveira, 2018) en ce qu’elle touche aux prestations relatives à toutes sortes de métiers ; mais aussi aux modes d’organisations et aux changements répercutés par les dynamiques des individus et des groupes au sein de l’organisation (1935). Ainsi, d’époque en époque, plusieurs approches, ont tenté d’explorer le développement des pratiques professionnelles surtout sous l’angle de la construction de l’intelligence expérientielle. La didactique professionnelle (Pastré, 2011) est, à ce propos, axée sur l’humain plus que sur la tâche dans la mesure où l’enjeu consisterait à « transformer les contraintes en ressources, le reçu en conçu, le subi en assumé » (Pastré, 2011).

L’observation, la description et l’analyse des pratiques professionnelles s’avèrent, alors, non seulement complexes, mais également truffées de glissements. En effet, l’impact des croyances, en ce que celles-ci réfèrent à des raccourcis culturels hérités, sur les pratiques professionnelles constitue une donnée phénoménale. De fait, une pratique professionnelle alignée sur des paradigmes objectifs déterminés, influencée par une croyance (idée, représentation) non éprouvée empiriquement pourrait prédisposer l’individu quelque soit son affiliation professionnelle à actualiser sa pratique par l’activation d’une donnée subjective étrange aux dispositions organisationnelles en vigueur dans un environnement de travail. D’où l’expression de Pascal Engel « l’enfer des connaissances tacites ».

Pour y réfléchir, le numéro 8 de la revue du RIRS propose les axes suivants sans prétendre à l’exhaustivité en comptant sur les possibilités de les élargir aux champs de recherche et/ou aux domaines professionnels des soumissionnaires :

  • Pratiques professionnelles et croyances sociales dans les littératures
  • Pratiques professionnelles et croyances sociales dans les arts
  • Pratiques professionnelles et croyances sociales dans les secteurs public et privé
  • Pratiques professionnelles et croyances sociales dans l’éducation et la formation
  • Pratiques professionnelles et croyances sociales à travers la technologie numérique
  • Pratiques professionnelles et croyances sociales dans la recherche scientifique

Les numéros précédents de la revue du RIRS sont référenciés sur zenodo.org :

https://zenodo.org/search?page=1&size=20&q=r%C3%A9seau%20interuniversitaire

Et sur le site du RIRS : https://www.le-rirs.org/  

Modalités de contribution

Les propositions d’articles doivent être au format WORD, sous forme de textes dont la longueur est comprise entre 2000 et 10000 caractères (espaces compris) ; toutefois, dans le cas d’articles scientifiques présentés canoniquement suivant le plan suivant :

1>Cadre théorique

2>Méthodologie

3>Résultats

4>Discussion

La longueur seuil est fixée à 20000 caractères (espaces compris).

  • Les articles doivent être assortis de résumés rédigés en français n’excédant pas 350 mots avec 7 mots clés ; les soumissions en arabe ou en anglais doivent être doublées d’un résumé en français n’excédant pas 350 mots avec 7 mots clés également.
  • Toute proposition non conforme à ces modalités ne sera pas prise en compte par le comité de coordination et ne bénéficiera pas d’un retour par notification.
  • Les articles doivent être saisis en TimesNewRoman 12, sans interligne, justifié ;
  • Format de page : A4, portrait ; marges 2,5 cm en bas, en haut, à droite, à gauche ;
  • Les mots et expressions en langue étrangère doivent être saisis en italique ;
  • Pour les références bibliographiques, les normes de l’APA seront de mise ; pour convertir ses références suivant ces normes, voici un site rapide d’accès : https://www.scribbr.fr/generateur-apa/
  • Les auteurs doivent s’identifier en mentionnant : leurs noms complets, leurs affiliations et leurs   emails ;

Les propositions d’articles doivent être envoyées sur l’adresse : rirs.contact@gmail.com avant le 1er janvier 2024

Les modalités d’évaluation

Les propositions des soumissionnaires seront évaluées en double aveugle par un comité de lecture constitué d’enseignant-e-s chercheur-e-s publié-e-s à l’échelle nationale et internationale. Ces évaluations se feront sur la base d’une grille critériée portant sur la forme déclinée ci-dessus et la pertinence du fond par rapport à l’argumentaire.

Dates importantes 

  • Lancement de l’appel : 20 septembre 2023
  • Dernier délai pour la réception des propositions d’articles : 01 janvier 2024
  • Envoi des articles et des grilles d’évaluation au comité de lecture : 03 janvier 2024
  • Réponses aux soumissionnaires et remise des évaluations du comité : 12 janvier 2024
  • Dernier délai pour recevoir les articles définitifs modifiés : 22 janvier 2024
  • Retour des articles au comité de lecture pour validation finale : 24 janvier 2024
  • Renvoi définitif des articles au comité de coordination : 07 février 2024
  • Mise en forme numérique du 8e numéro par le comité d’édition : 20 février 2024
  • Publication du 8e numéro sur ZENODO : 22 février 2024

Coordination du numéro 8 de la revue du RIRS

  • Pr. Hicham Jirari, Université Hassan II – Casablanca, E-mail : hicham.jirari@fstm.ac.ma
  • Pr. Aïcha Abdelouahed, Université Mohammed Premier – Oujda, E-mail : a.abdel-ouahed@ump.ac.ma
  • Pr. Samia Belhaj, Université Sidi Mohammed Ben Abdellah – Fès, E-mail : samiabel5@hotmail.com
  • Pr. Nabila Bhih, Université Hassan II – Casablanca, E-mail : nabila.bhih@univh2c.ma
  • Pr. Chaimae, Tailassane Université Moulay Ismail – Meknès, E-mail : tailassane.chaimae@gmail.com    

Comité de relecture (en cours de composition)

Références

  • Elbaz, J. (2020). « Aristote et la puissance des contraires comme critère de distinction de l’agir. L’agentivité : être et agir dans le monde ». Interrogations à la croisée des savoirs, Aix-en-Provence, France. ffhalshs-02463920v2
  • Aristote. Éthique à Nicomaque, VI, 1140 a24-b11. In Elbaz, J. (2020).
  • Dewey, J. (2010). L’art comme expérience, Gallimard.
  • Engel, P. (1996). Philosophie et psychologie. Paris : Gallimard.
  • Le Boterf, G. (2010). Construire les compétences individuelles et collectives. Paris : Éditions d’Organisation. 5e édition.
  • Levy, P. (2013). L’intelligence collective : pour une anthropologie du cyberespace. La découverte.
  • Pastré, P. (2011). La didactique professionnelle. Approche anthropologique du développement chez les adultes. Paris : PUF.
  • Vandangeon-Derumez, I. (2009). Edgar H. Schein – La vision organisationnelle : une vision fonctionnaliste. Editions EMS.

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