[JE]Communication et recomposition des collectifs de travail

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Journée d’études et de recherches du groupe Org&Co sur les communications Organisationnelles 0078
CELSA

77, Rue de Villiers, 92200 Neuilly-sur-Seine

01 46 43 76 76M
Métro : Pont de Levallois (ligne 3), accès : http://www.celsa.fr/acces.php

Mercredi 26 mars 2014

Matinée 9H30-12H

En présence de l’équipe du GRIPIC et du Pr Adeline Wrona, Directrice du GRIPIC

Conférencière invitée : Caroline Datchary, MCF, Sociologie, Lisst-Cers

Les travaux présentés par V. Jeanne-Perrier articulent des descriptions des pratiques journalistiques et médiatiques en prise avec le « numérique », fondées sur l’observation de diversterrains, et des analyses des représentations identitaires et professionnelles, organisationnelles,éditoriales construites par des acteurs investis dans la fabrication des médias d’actualité. Ils s’inscrivent pleinement dans la thématique de la journée Org&Co portant sur la communication dans les processus des collectifs de travail. Les journalistes, par exemple, sur les réseaux sociaux, émettent de nombreux messages et donc de discours individuels et collectifs portant sur les mutations de leurs métiers et des manières de se les représenter.

Ainsi, et depuis 2009, des observations constantes des prises de paroles et des stratégies de présentation de soi des journalistes sur les réseaux sociaux, et principalement Twitter, ont été menées. Cette approche permet de souligner le caractère profondément interdépendant de lastructure des outils d’édition et de publication sous-jacents aux organisations médiatiques, despostures d’énonciation associées et de l’activité même d’être « journaliste » ; ce caractère interdépendant permet aussi de mettre en évidence comment de nouvelles modalités de professionnalisation sont associées à des postures énonciatives inédites dans les médias dits « traditionnels ».

Depuis quelques années, les travaux soulignent comment la généralisation des CMS (Content Management Systems, outils de production analysés comme des dispositifs d’énonciationstandardisés) transforme progressivement les pratiques journalistiques dans les rédactions et les conditions de possibilité de réception des informations produites. Les statuts internes et externes des journalistes sont modifiés ; faire du journalisme dans ces conditions, implique notamment des savoirs-être et des savoir-faire autour de la maîtrise et de la gestion d’un portfolio identitaire, quise sont répandues avec les blogs puis généralisés avec les outils de réseaux sociaux.

Ces mutations s’accompagnent d’un ensemble de discours d’escorte associés à la diffusiondes technologies du web et de leurs impacts supposés sur le métier de journaliste, que les journalistes eux-mêmes contribuent à produire et à diffuser en mobilisant ces mêmestechnologies. Dans ce contexte d’abondance des informations et des discours, les journalistesjouent des rôles de « labellisation » de la qualité de l’information. Ils l’estampillent, processus quiva à l’encontre des théories selon lesquelles les médiations et les statuts d’intermédiaires seraient supprimés dans les processus de communication et d’information.

Dès lors, l’hypothèse principale travaillée porte sur l’idée selon laquelle une partie importante du « métier », toujours défendu et revendiqué, consiste aujourd’hui à s’ajuster à desdispositifs pour coproduire des formes, des genres, à construire des modalités relationnelles auxusagers de l’information. Dans ce contexte, les professionnels sont contraints de se définir àl’intérieur des cadres offerts par ces dispositifs à travers des « bricolages identitaires » impliquant un professionnalisme du « net », succédant au professionnalisme du flou tel que théorisé par Denis Ruellan dans son essai « Le professionnalisme du flou », paru en 2007 aux Presses Universitaires de Grenoble. Le professionnalisme du net se caractériserait alors par la mise en évidence de compétences techniques établissant un socle fondamental de connivence et de mises

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en relation au sein du groupe des journalistes, notamment pour un groupe avant-gardiste de journalistes français, régulièrement présents sur Twitter, processus d’inscription et d’expositionpublique devenant un modèle global de construction identitaire pour les professions et les métiers du journalisme.

 

 

Quelle prise en charge organisationnelle de la dispersion au travail?

Discutantes : Olivia Foli, GRIPIC et Sylvie Parrini-Alemanno, Org&Co

L’axe de recherche « Les situations de dispersion au travail » se situe à la croisée de la sociologie de l’activité, du travail et des organisations. Il vise à analyser l’activité du travail tel qu’il se fait et propose une lecture du travail comme gestion d’engagements multiples en comparant plusieurs situations de travail contrastées. L’hypothèse sous-jacente est que le salarié est de plus en plus confronté à des engagements multiples dans un timing très serré. Cette charge supplémentaire lui demande de développer des compétences spécifiques.

Pour autant, les organisations sont peu nombreuses à prendre véritablement en compte cette dimension pourtant essentielle du travail, laissant les salariés et les équipes detravail se débrouiller seules. Or, et c’est l’objet de cette communication, de nombreuxaménagements peuvent et ne peuvent être faits qu’à un niveau organisationnel.

Quelques éléments bibliographiques :

La dispersion au travail, Octarès Editions, coll. « Travail & activité humaine », 2011, 192 p., préf. Laurent Thévenot, EAN : 9782915346886.
Datchary, C. (Ed.) (2013). Petit précis de méthodologie : le sens du détail dans les sciences sociales. Bordeaux: Le bord de l’eau.

Datchary, C. et Gaglio, G. (2014). « Hétérogénéité temporelle et activité de travail. Entre conflits et articulations », Revued’anthropologie des connaissances, 1 : 1-21.
Datchary, Caroline (2011). « Charges et situations de dispersion », Chroniques du travail, Cahiers de l’institut régional du travail, 1:232-243.

Datchary, C. (2010). « Ce que le web 2.0 fait à l’autonomie journalistique. A propos de l’expérience Mediapart.» In C.Lemieux (Ed), La subjectivité journalistique au travail. Onze leçons sur le rôle de l’individualité dans la production de l’information. Paris, éditions de l’EHESS, pp. 123-142.
Canu, R. and C. Datchary (2010). « Journalistes et lecteurs-contributeurs sur Mediapart. Des rôles négociés », Réseaux,n°160(2-3): 195-223.

Datchary, C. (2008). Gérer la dispersion: un travail collectif. Sociologie du travail, 50, 396-416.
Datchary, C., & Licoppe, C. (2007). « La multi-activité et ses appuis: l’exemple de la « présence obstinée » des messages dans l’environnement de travail », @ctivités, 4(1), 4-29.

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Après-midi : 14H-16H30

En présence de l’équipe du GRIPIC et du Pr Véronique Richard, Directrice du CELSA

Conférencière : Valérie Jeanne-Perrier, MCF-HDR, SIC, GRIPIC

Communication et recomposition des collectifs de travail

Journalismes et pratiques professionnelles des journalistes en discussion par et avec les « réseaux sociaux »

Discutants : Julien Tassel, GRIPIC et Sylvie Parrini-Alemanno, Org&Co

Les travaux présentés par V. Jeanne-Perrier articulent des descriptions des pratiques journalistiques et médiatiques en prise avec le « numérique », fondées sur l’observation de diversterrains, et des analyses des représentations identitaires et professionnelles, organisationnelles,éditoriales construites par des acteurs investis dans la fabrication des médias d’actualité. Ils s’inscrivent pleinement dans la thématique de la journée Org&Co portant sur la communication dans les processus des collectifs de travail. Les journalistes, par exemple, sur les réseaux sociaux, émettent de nombreux messages et donc de discours individuels et collectifs portant sur les mutations de leurs métiers et des manières de se les représenter.

Ainsi, et depuis 2009, des observations constantes des prises de paroles et des stratégies de présentation de soi des journalistes sur les réseaux sociaux, et principalement Twitter, ont été menées. Cette approche permet de souligner le caractère profondément interdépendant de lastructure des outils d’édition et de publication sous-jacents aux organisations médiatiques, despostures d’énonciation associées et de l’activité même d’être « journaliste » ; ce caractère interdépendant permet aussi de mettre en évidence comment de nouvelles modalités de professionnalisation sont associées à des postures énonciatives inédites dans les médias dits « traditionnels ».

Depuis quelques années, les travaux soulignent comment la généralisation des CMS (Content Management Systems, outils de production analysés comme des dispositifs d’énonciationstandardisés) transforme progressivement les pratiques journalistiques dans les rédactions et les conditions de possibilité de réception des informations produites. Les statuts internes et externes des journalistes sont modifiés ; faire du journalisme dans ces conditions, implique notamment des savoirs-être et des savoir-faire autour de la maîtrise et de la gestion d’un portfolio identitaire, quise sont répandues avec les blogs puis généralisés avec les outils de réseaux sociaux.

Ces mutations s’accompagnent d’un ensemble de discours d’escorte associés à la diffusiondes technologies du web et de leurs impacts supposés sur le métier de journaliste, que les journalistes eux-mêmes contribuent à produire et à diffuser en mobilisant ces mêmestechnologies. Dans ce contexte d’abondance des informations et des discours, les journalistesjouent des rôles de « labellisation » de la qualité de l’information. Ils l’estampillent, processus quiva à l’encontre des théories selon lesquelles les médiations et les statuts d’intermédiaires seraient supprimés dans les processus de communication et d’information.

Dès lors, l’hypothèse principale travaillée porte sur l’idée selon laquelle une partie importante du « métier », toujours défendu et revendiqué, consiste aujourd’hui à s’ajuster à desdispositifs pour coproduire des formes, des genres, à construire des modalités relationnelles auxusagers de l’information. Dans ce contexte, les professionnels sont contraints de se définir àl’intérieur des cadres offerts par ces dispositifs à travers des « bricolages identitaires » impliquant un professionnalisme du « net », succédant au professionnalisme du flou tel que théorisé par Denis Ruellan dans son essai « Le professionnalisme du flou », paru en 2007 aux Presses Universitaires de Grenoble. Le professionnalisme du net se caractériserait alors par la mise en évidence de compétences techniques établissant un socle fondamental de connivence et de mises

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en relation au sein du groupe des journalistes, notamment pour un groupe avant-gardiste de journalistes français, régulièrement présents sur Twitter, processus d’inscription et d’expositionpublique devenant un modèle global de construction identitaire pour les professions et les métiers du journalisme.

Quelques éléments bibliographiques :
« Entre gestes sémiotiques et geste professionnelle : Twitter », in Matière et Esprit du journal. Du Mercure

Galant à Twitter, Alexis Lévrier & Adeline Wrona (dir.), pp. 263-277, Presses Universitaires de Paris-Sorbonne, 2013
« Journalistes et réseaux sociaux. Entre innovations et résurgences de genres, de formes et de gestes médiatiques », chapitre 7, pp. 133-157, in Journalisme en ligne, Amandine Degand et Benoît Grevisse (dir.), De Boeck, 2012. Pour une description des pratiques en construction, guidées par les prescriptions des marques de sites dits de

« réseaux sociaux »
Dossier Les mutations de l’information et des médias locaux, Sciences de la Société, n°84/85, 2011/12 : à propos

des journalistes dans les médias locaux et de leurs pratiques professionnelles élargies à des territoires dépassant ceux de la locale : http://dialnet.unirioja.es/servlet/articulo?codigo=4075594

Article en ligne sur le site de la CREJ (chaire d’éthique du journalisme, université d’Ottawa) portant sur lesdiscussions déontologiques émergentes, à partir de 2009, entre journalistes, sur Twitter :http://www.crej.ca/REJ2010/Jeanne-Perrier.pdf

Sur les pouvoirs contraignants des dispositifs sur les pratiques et les techniques de présentation de soi :
« Parler de la télévision sur Twitter : une conversation à l’oblique de la réception ? », Communication & langages, n°166, 2010,http://www.necplus.eu/download.php?file=%2FCML%2FCML2010_166%2FS0336150010014079a.pdf&code=a852 5725437088e7e6bbfbf916a408e1

« L’écrit sous contraintes : les outils de management de contenus », Réseaux, n°145, 2005. Ou comment les outils prescrivent par les formes des attitudes professionnelles : le langage silencieux des formes à la surface desoutils de production de l’information

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/colan_0336-1500_2005_num_146_1_3379

Informations pratiques

Horaires :

Matinée : 9h30 – 12h00 Déjeuner : 12h00 – 14h00 Après-midi : 14h – 16h30

Adresse :
CELSA
77, Rue de Villiers, 92200 Neuilly-sur-Seine
01 46 43 76 76M
Métro : Pont de Levallois (ligne 3), accès : http://www.celsa.fr/acces.php

Restaurant :

Le déjeuner se prendra dans un restaurant proche. Merci de signaler votre présence pour les réservations

Pour toutes informations supplémentaires, contactez :

Sylvie P. Alemanno
Animatrice scientifique du groupe Org&Co (SFSIC) +33 612 381 444Sylvie.Parrini-Alemanno@unice.fr www.org-co.fr

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