Categorising professional worlds according to school position
Résumés
Cet article interroge les perceptions du travail chez des jeunes de l’enseignement secondaire et supérieur. La méthode consiste à demander aux 1 244 répondants de classer des cartes, figurant des personnages représentatifs de l’espace des professions, selon la proximité envisagée de leur position sociale. Quatre logiques se dégagent, dont nous analysons les schèmes classificatoires. Un premier résultat est la présence d’un schème par-delà les différences de catégories d’établissements. Un deuxième résultat pointe une opposition de conceptions entre jeunes d’origine populaire et aisée. Enfin, nous repérons un groupe minoritaire, mais significatif, au sein des grandes écoles, en raison de ses pratiques alternatives de classement
Nous tenons à rendre hommage à Marie-Pierre Bès, emportée au cours de la rédaction de cet article. Si cette recherche et cette collaboration entre nous quatre ont pu voir le jour, c’est bien grâce à elle, à sa curiosité et à son investissement sans faille tant dans l’enseignement que dans la recherche. Marie-Pierre avait à cœur d’initier des collectifs, souvent à partir d’intuitions très créatives et de questionnements originaux. Toujours prête à casser les codes pour mieux briser la glace, elle ne laissait pas indifférent et nous manque beaucoup.
Plan
Aperçu du début du texte
Introduction
Les recherches dans les champs de la jeunesse comme de l’éducation ont démontré la pluralité des rapports au travail qui se construisent durant les parcours sociaux (Couronné et al., 2019 ; Loriol, 2017). Ces rapports au travail s’envisagent au carrefour des positions sociale et scolaire (Moreau, 2003 ; Orange, 2018 ; Quijoux, 2015), relativement aux processus de socialisation, qui influencent l’expérience scolaire (Darmon, 2013 ; Garcia, 2018), les représentations du travail (Lignier et Pagis, 2017 ; Willis, 2011), ainsi que les façons de se projeter, ou non, dans différents métiers (Bourdieu, 1974 ; Labbé et Gachassin, 2012).
En outre, l’intensité des échanges avec des représentants d’univers professionnels et la fréquence des expériences en situation structurent les perceptions des activités professionnelles (Becker et al., 1961), de même qu’elles contribuent à la formation de schèmes interprétatifs guidant les décisions, notamment d’orientation scolaire et profession…
Pour citer cet article
Référence papier
Marie-Pierre Bès, Guillaume Favre, Benjamin Saccomanno et Benoît Tudoux, « Catégoriser les mondes professionnels à partir des positions dans l’espace scolaire », Formation emploi, 159 | 2022, 23-47.
Référence électronique
Marie-Pierre Bès, Guillaume Favre, Benjamin Saccomanno et Benoît Tudoux, « Catégoriser les mondes professionnels à partir des positions dans l’espace scolaire », Formation emploi [En ligne], 159 | Juillet-Septembre, mis en ligne le 04 janvier 2024, consulté le 12 janvier 2023. URL : http://journals.openedition.org/formationemploi/10964 ; DOI : https://doi.org/10.4000/formationemploi.10964
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