[AAC] Villes sensibles

e laboratoire ESPI Research in Real Estate (ESPI2R), attaché à l’École supérieure des professions immobilières, organise le jeudi 6 juin 2024, sur le campus de Nantes et en distanciel, sa neuvième journée d’étude sur le thème : « Villes sensibles ».

Régulièrement, de nouvelles notions sont mobilisées dans les discours de ceux qui pensent et font la ville. Les sujets abordés laissent entrevoir les changements et en appellent à plus de sobriété́, à plus d’inclusivité, à plus de communs, à plus de liens… Les notions comme la « Smart city », la « Ville du quart d’heure », la « Ville sensible » jouent sur des registres d’action très différents (les données, les proximités, les sens/ les perceptions, etc.) et tentent d’apporter des solutions.

Comme le note Bailly (2016), « la vision dominante, fonctionnaliste et de plus en plus techniciste dans les projets d’aménagement limite les possibilités de considération de la ville vécue, représentée, ressentie ». Or, convoquer la figure de la ville sensible ouvre une brèche pour mieux reconsidérer le lien entre la ville et les individus (humains et non-humains). Les habitants des villes ne peuvent plus uniquement être réduits au rôle d’usager rationnel, fournisseur de données en temps réel mais bien comme des êtres qui éprouvent, perçoivent, expérimentent et évaluent l’espace avec leurs corps, leurs sens, leurs affects. La ville sensible mobilise des moyens d’actions pluriels : ceux de la ville intelligente dotée de « sensors » et autres capteurs (Ratti, 2006 ; Bartosz, 2014) et ceux de la ville sensitive, sensorielle qui porte une grande attention aux affects des individus.

S’intéresser à la ville sensible permet de porter un regard sur deux mondes de l’urbanisme qui se rejoignent et souvent s’opposent. Il y a d’un côté un monde très objectif qui se base sur des usages rationnels et la production de données en temps réel (McFarlane, C., & SöderStröm, O. 2017 ; Picon, A., 2015), et de l’autre, un monde plus subjectif qui fait la part belle au vécu et au ressenti (Le Brun-Cordier, P. 2021). Les villes sensibles s’appuient donc sur des protocoles et des artefacts qui mobilisent des réseaux d’acteurs et des dispositifs très différents, elles jouent sur des régimes d’innovation qui ont peu en commun. Toutefois, les villes sensibles donnent une attention nouvelle à l’individu et à l’expérience dans la fabrique urbaine (Sustrac, M., 2007). L’occasion pour nous de questionner les évolutions de la fabrique urbaine pour répondre aux urgences de transition à partir de cette dimension sensible.

Cette journée d’étude vient clôturer le projet de recherche City Senses (ESPI research Grant/Bien Urbaines). Cette recherche déclinée sous 2 axes vise à mieux comprendre les tenants et aboutissants des villes sensibles dans tout ce que cela implique (sensors/ sensitive/ sensoriel) et à caractériser les problématiques urbaines inhérentes à la mise en place de projets en faveur des villes sensibles incluant une participation citoyenne et des projets immobiliers à différentes échelles.

Axe 1 De la Smart à la Senseable city ; du citoyen à la mise en récit des territoires ?

Il s’agit ici de questionner l’apport des populations dans la fabrique de la ville intelligente. Comment sont mobilisés les citoyens et à quelles fins ? Comment le citoyen devient-il parfois et malgré lui un citoyen-capteur ? Quelles formes de contestations est-ce que cela peut produire ? En quoi les approches de la ville sensible peuvent-elles constituer des alternatives à une fabrique de la ville plus inclusive ?

Cet axe vise aussi à réunir les contributions développant des perspectives critiques (smart cities vs low tech ; smart city vs villes sensibles) et s’attachant à décrire des études de cas concrètes. Que produisent les formes de labellisation des Smarts Cities ? Comment la dimension smart citoyen conçoit-elle l’approche d’une ville sensible ? Comment la dimension sensible est-elle intégrée dans des politiques publiques ? Quelles formes de normalisation / instrumentalisation peuvent-elles engendrer ?

Axe 2 Villes sensibles et transitions ; quelles nouvelles formes d’expérimentation dans la fabrique urbaine ?

Aujourd’hui des projets voient le jour tachant de résoudre des problématiques liées aux transitions écologiques dans la fabrique urbaine grâce à des configurations innovantes associant des artistes, chercheurs et / ou des citoyens. Ces expérimentations, cadrées dans un temps court, potentiellement reproductibles méritent d’être questionnées. Que produisent-elles sur le temps long ? En quoi ont-elles un impact sur les transformations des usages ?

Cet axe vise à rassembler les contributions qui décrivent différents types d’expérimentations (urbanisme culturel, urban living lab, etc.) et qui éclairent de nouveaux processus liés aux transitions (santé, biodiversité, gestion de l’eau, etc.) dans la fabrique des villes et des territoires. Enfin, il s’agit de mettre en lumière l’influence de la dimension sensible sur la production de nouvelles formes d’expérimentations.

Modalités de soumission

Les propositions de communication autour des deux axes (non exclusifs) prendront la forme d’un résumé de 5000 caractères, avec un titre. Elles comporteront également le nom du/des auteurs et leurs institutions de rattachement ainsi qu’une courte bibliographie de 4 à 5 références.

Elles devront être envoyées à l’adresse e-mail suivante : recherche@groupe-espi.fr

au plus tard le 1er mars 2024 

Les communications retenues se feront en présentiel lors de la Journée d’étude du laboratoire ESPI2R prévue le 6 juin 2024 à

l’ESPI Nantes, et en distanciel. Elles donneront également lieu à une édition sous forme d’Actes par le laboratoire ESPI2R. Inscription gratuite, toutefois obligatoire.

Comité d’organisation

  • Federica Appendino, ESPI2R, Lab’URBA
  • Emmanuelle Gangloff, Bien Urbaines
  • Hélène Morteau, Bien Urbaines
  • Jérôme Rollin, ESPI2R, Lab’URBA

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