[AAA] Nouvelles géographies du faire et travail vivant dans l’Anthropocène
Cette proposition thématique invite à questionner la manière dont la géographie s’empare de la question du faire, dans une période où l’articulation entre faire et espace tend à être profondément transformée sous l’effet de rapides mutations de l’économie et de l’environnement. Ces mutations induisent des interrogations à l’origine de formes renouvelées de travail et de production, résultant tantôt d’adaptations à des contraintes et des situations de crise, tantôt à des projections et des choix individuels et/ou collectifs. Les transformations majeures que connait l’environnement et, avec elles, les crises structurelles qui en découlent ou qu’elles préfigurent, tout comme la raréfaction des ressources et les effets des modèles fondés sur des économies extractives, comptent parmi les déclencheurs de ces changements dans le rapport au faire et dans l’acte même de produire. Ce sont ces opérations de fabrique ou de faire, qui prévalent à toute activité économique mais qui s’expriment de manière privilégiée face au constat d’un environnement bouleversé, que nous proposons d’interroger, en privilégiant dans un même regard l’étude de leurs formes et expressions spatiales, et des logiques sociopolitiques qu’elles sous-tendent.
Ce champ de réflexion s’inscrit à l’articulation d’approches thématiques et de lectures théoriques distinctes, tantôt contenues dans les sous-champs de la géographie industrielle (Beckouche, 1999 ; Vanier et Perrat, 1993 ; Veltz, 1993), économique (Benko, 1996 et 2008 ; Chabot, 1947), ou encore, bien que plus rarement, sociale (Rochefort, 1961). De nombreux travaux issus de la géographie économique envisagent les dynamiques territoriales des systèmes productifs (Benko, Dunford, et Lipietz, 1996 ; Benko et Lipietz, 1993 et 2000; Storper, 1991 et 2010), interrogeant notamment les liens entre localisation industrielle et urbanisation (Scott, 1986), la place de l’industrie dans les territoires, les spécificités de la petite industrie en milieu urbain (Souchaud, 2014) et leur rôle dans la production de la ville (Froment, 2015). Or, les changements environnementaux et sociétaux contemporains tendent à transformer tant les « manières de faire » et de produire, à l’invite des acceptions actuelles de ce que K. Marx ([1859] 1972, p. 287-88) désignait comme le travail « vivant », en ce qu’il entend émanciper les individus, que les manières de considérer les aspects matériels, sociaux et relationnels du travail. C’est donc en dialogue avec la socio-économie et avec certaines lectures géographiques (Scott, 1986, 1988 ; Storper, 1991 et 2010) – tout spécialement avec une géographie mettant l’emphase sur la dimension « relationnelle » des faits et productions économiques (Bathelt et Gluckler, 2003), qu’il nous semble possible de penser l’articulation du travail de la matière et/ou du vivant avec le social, et les manières dont cette articulation s’exprime ou se traduit spatialement.
Outre de mobiliser différents champs de référence qui interrogent l’encastrement des activités humaines dans l’espace social, une telle invitation nécessite aussi de réinterroger les manières d’étudier les liens entre les filières économiques (ou les industries de petite taille) et les matérialités et l’agencement des environnements, les systèmes relationnels qu’ils activent, ainsi que les configurations et enchevêtrements qu’ils structurent dans et avec des espaces multiples (Tsing, 2015). Ces dimensions amènent aussi à apprécier des perspectives d’analyse susceptibles d’éclairer d’autres (nouveaux ou pas) rapports entre l’espace à différentes échelles et le faire, à la fois au niveau des formes d’engagement individuel et des interactions sociales qui se produisent dans l’expérience de la matérialité.
Plutôt que d’associer trop rapidement ces « manières de faire » à des reconfigurations spatiales allant nécessairement dans le sens d’une transition socio-écologique, ce numéro thématique d’EchoGéo entend éclairer les modalités selon lesquelles des initiatives ciblées opèrent en des lieux spécifiques selon des dynamiques qui éprouvent des manières de fabriquer, de faire avec, par et pour les ressources existantes, tout en générant des moyens de subsister moins prédateurs pour l’environnement et dont les pratiques spéculatives sont susceptibles d’accentuer les inégalités socio-spatiales. Dans quels espaces et dans quels lieux ces transformations opèrent-elles ? Quels acteurs les formulent, en élaborent les récits et l’action, s’engagent dans leur mise en œuvre ? Quels sont les freins qu’illes rencontrent, à quels niveaux ou à quel stade de leur « projet » ? Émanent-elles de contextes économiquement stables ou adviennent-elles dans des situations d’instabilité, de précarité ou de vulnérabilité structurelles ?
Par ces questions, nous invitons à déployer des études de cas situées émanant de contextes locaux et régionaux, en prenant soin d’en exposer les traits saillants. Il s’agira de privilégier l’analyse des formes et configurations que prennent ces actes de faire ou de produire, et des dynamiques socio-spatiales qu’elles sous-tendent. Les contributions devront être particulièrement attentives à éclairer les modalités pratiques et les méthodes permettant d’observer et d’analyser ces formes et processus, à en identifier les acteurs, les moteurs et les trajectoires, les positionnements de leurs auteurs vis-à-vis des normes, des injonctions, leurs convictions individuelles et collectives. À quelles conditions ces initiatives, qu’elles relèvent du travail artisanal, de la terre ou encore de la fabrique de biens matériels fondés sur des ressources naturelles, peuvent-elles être un facteur de changement social et environnemental positif dans le contexte de l’Anthropocène ? Vont-elles dans le sens d’un processus de transition des territoires ?
Par des contributions émanant de contextes socio-géographiques diversifiés, issus des Nords et des Suds, interrogeant des situations, des métiers et des filières qui le sont tout autant, ce numéro ambitionne d’éclairer les liens entre les reconfigurations contemporaines du faire et du fabriquer et le changement spatial à différentes échelles, en s’inscrivant dans une « géographie du faire » (Carr et Gibson, 2016) dans le contexte de l’Anthropocène.
Porter un regard sur de telles dynamiques en train de se faire est ainsi, selon nous, une manière d’affirmer l’implication de la géographie dans les débats « sur le type de société que nous souhaitons devenir, sur la manière dont nous pourrions faire et refaire au milieu de la crise environnementale, et donc sur la manière dont les humains se rapportent au monde matériel au sens large, le transforment et sont transformés par lui. Les producteurs, dans le domaine de l’artisanat et de la fabrication à grande échelle, doivent s’assurer une voix clé dans ce débat » ( Carr et Gibson, 2016)
Deux axes pourront structurer les contributions, sans qu’ils n’épuisent l’ensemble des perspectives susceptibles d’être traitées.
Axe 1 – Approcher le travail vivant par le sens du faire, la matière et les matérialités
Longtemps resté le privilège de sociétés occidentales à hauts-revenus, le questionnement sur le sens du travail (Crawford, 2010) tend aujourd’hui à traverser de très nombreuses sphères professionnelles, issues de l’ensemble de la planète. Dépendance à des capitaux globaux et à des énergies fossiles, inégalités sociales croissantes conduisent en effet à une perte de sens chez de nombreuses individus qui s’attachent à mettre en œuvre des alternatives pour redonner du sens à leurs activités, à leur implication dans le monde, et à leur gestes quotidiens (Sennett, 2010). Ces nouvelles manières de faire, qu’elles impliquent un acte de fabrication ou non, cherchent à faire coïncider deux conceptions du travail qui tendent à s’opposer ; l’une entendue comme facteur de production, l’autre comme besoin vital et expression de soi (Wojda 2021). Ce faisant, elles font évoluer le rapport au temps et à l’espace par le travail, qui est tout autant un moyen économique de subsister à ses besoins qu’un moyen d’accomplir un style de vie. Ainsi, le travail deviendrait-il un moyen d’atteindre le bien-être et le bonheur, autant de caractéristiques qui constitueraient des formes d’émancipation ?
Quelles que soient leurs origines, ces initiatives mobilisent un registre de sens et de justification qui place au centre les significations et la valeur « du travail, de la ressource et des biens produits, mais aussi celle des relations sociales et des pratiques politiques qui leur sont propres » (Bautès, 2022, p. 245). Nous sommes donc amenés à penser que ces nouveaux rapports au travail identifient des acceptions renouvelées de la question de la valeur (Graeber, 2022), qui la feraient reposer peut-être davantage dans les relations sociales que dans le registre marchand, dans la capacité de certains métiers à fournir des formes de subsistance tout en assouvissant non seulement des possibilités de subsistance par l’emploi mais aussi un milieu où travailler n’est pas seulement aliénant. Ainsi, le travail pourrait-il devenir un « travail vivant », un apprentissage ou une transmission de savoirs et de savoir-faire, un espace de pratique voire d’expérimentation corporelle, et au final, une source de bien-être, de bonheur et de plaisir ? Dans cette question, centrale dans ce numéro, figure à la fois une hypothèse et un doute, tant les élans vers la resignification du travail et vers le faire semblent, en première lecture, réservés au seul confort de sociétés stables et, en leur sein, aux groupes sociaux les plus favorisés. Or, il semble que cette tendance ne soit pas exclusive, tant la remise en cause des modèles économiques dominants, les conceptions du travail et les critiques de l’aliénation qu’il engendre suscite des velléités nombreuses issues de l’ensemble des régions du monde. Aussi, prenant acte, il s’agira d’interroger des contextes différents pour envisager de quelle manière ces contextes font sens pour expliquer ici la nature, là les contraintes, freins ou obstacles qui se posent aux acteurs œuvrant à ces opérations.
Quels changements survenant dans la signification morale du travail induisent quelles transformations dans les manières de faire, de fabriquer et de produire, mais aussi de travailler ? Signe de l’écho grandissant que suscitent ces changements dans le monde académique, plusieurs numéros thématiques récents de revues de sciences humaines et sociales traitent de la question du travail dans ses évolutions : l’un d’entre eux (Tracés) porte sur la redéfinition des frontières du travail et sur la plasticité de la délimitation de cette catégorie à l’aune du capitalisme industriel (Albert, Plumauzille et Ville, 2017) ; l’autre (La nouvelle revue du travail) porte sur les liens entre travail et émancipation (Jacquot et al., 2019). Le troisième, à ce jour en voie de publication dans les Carnets de Géographes (Chapuis, Estebanez et Ripoll, 2022), interroge la géographie du travail. Dans le prolongement de ces travaux, notre intention est de questionner le faire, à la fois dans l’intention, dans l’acte, et dans les productions (notamment spatiales) qu’il induit.
Nous attendons des propositions d’études de cas qu’elles éclairent la diversité des alternatives inscrites dans le champ du travail vivant, à la fois dans l’organisation du travail de la matière, dans sa visée, que ce soit dans le domaine de l’artisanat, de l’agriculture, ou encore de filières fondées sur la proximité, l’usage de ressources naturelles et motivées par des manières de faire porteuses de sens et de valeurs, qu’il s’agira d’expliciter. Nous encourageons par exemple les propositions qui interrogent, fort d’exemples clairement situés et dont les contextes et spécificités sont prudemment adressés, les formes de revalorisation du travail manuel, qu’elles s’expriment dans le domaine des filières artisanales, dans le mouvement de repaysannisation en agriculture par exemple, ou dans tout autre domaine de la vie sociale, sur le rôle du « travail vivant » comme moyen de redonner du sens et de la valeur au travail.
Les contributions pourront aussi documenter et discuter de manière critique les initiatives présentées comme des « alternatives » relevant de ce champ (mouvements paysans, artisanaux, mouvement dit du néo-artisanat ou des makers et du DIY par exemple) pour questionner les modalités par lesquelles les idéaux qui prévalent à ces actions – qu’ils soient fondés sur un individualisme/entrepreneurialisme assumé ou sur des formes de coopération et/ou de collaborations plus ou moins instituées –, sont susceptibles de générer des formes d’organisation spécifiques, et de générer des changements observables dans l’espace, dans différents contextes (ruraux-urbains, Nords-Suds).
Les propositions inscrites dans cet axe de réflexion pourront enfin éclairer la manière dont la recherche d’autonomie individuelle peut s’inscrire dans un processus plus général de downshifting (Larsson, 2015) ou « décélération » qui in fine transforme des corporations, et des territoires. La recherche du bien-être et d’un art de vivre par le travail s’appuie-t-elle sur des groupes sociaux particuliers ? Faire du travail une « œuvre » au sens d’artisanal et de geste productif perfectible et en ajustement permanent, peut contribuer à la fois à la réalisation de soi et à acquérir une autonomie source d’empowerment. Les nouvelles manières de faire reconfigurent-elles les rapports de pouvoir à l’œuvre dans les métiers de l’artisanat (y compris l’agriculture) ? Ont-t-elles tendance à attribuer une place plus grande aux femmes ou aux minorités ? Sont-elles porteuses de davantage de justice sociale ?
Axe 2 – Configurations spatiales et « enchevêtrements [du faire] avec la nature » (Tsing et al., 2017) : les géographies du faire dans un écosystème changeant
Le travail est nécessairement inscrit dans un environnement, et s’appuie sur des éléments spécifiques que la nature fournit. Ce constat semble important à rappeler mais aussi à analyser de près, dans une période marquée par un changement à l’œuvre, dans les sociétés, des rapports individuels et collectifs au travail nécessairement induits par le contexte de l’Anthropocène (Crutzen, 2016). Celui-ci est marqué à la fois par la conjonction de crises environnementales multiples et de « crises du capitalisme » (Marx, [rééd.] 2009) : il ne fait aucun doute que des signes de fissure du modèle du travail façonné par le capitalisme dominant sont visibles dans les « alternatives », que nous préférons qualifier à l’instar d’A. Lowenhaupt Tsing, comme « ce qui est en train de se passer d’autre », non pas dans les franges du capitalisme, mais à la fois « dedans et dehors » du système (Tsing et al., 2017, p. 105). Ces manières de faire (dont il s’agit d’interroger la « nouveauté »), particulièrement présentes dans les métiers mobilisant savoirs et techniques artisanaux (agriculture, fabrication de biens, parmi d’autres), sont-elles pour autant à interpréter comme des mutations (adaptation ou disparition) des activités pour, par exemple, réduire les impacts des activités économiques sur les changements environnementaux globaux ? S’apparentent-elles à des formes de résistance, de réinvention des économies artisanales, et à des velléités de renouveler les rapports et le sens du travail à l’aune de l’écologie ? Sont-elles à interpréter autrement ?
Que ce soit par les filières artisanales traditionnelles ou par les alternatives au travail capitaliste, l’une des caractéristiques des changements dans les rapports au travail est de s’inscrire sinon dans un processus de transition, du moins dans la volonté d’œuvrer au bien-être social et à l’équilibre de l’environnement. Par exemple, à propos des écoconstructeurs, G. Pruvost montre que l’utilisation de matériaux qualifiés de « vivants » ou de « nobles », qui bougent sans cesse et auxquels il faut s’ajuster, traduit le souhait, dans les alternatives écologiques, d’instaurer une relation durable avec le monde des objets et le monde de la nature (Pruvost, 2013). Le travail devient alors une œuvre (Arendt, 1958) qui, d’art de vivre, devient une action collective qui vise au « bien vivre ensemble » et au « bien-vivre » dans et avec son écosystème. Les contributions pourront éclairer le rapport au vivant comme source de bien-être au travail, comme source d’émancipation et/ou de recompositions spatiales. En effet, D. Brachet considère que l’émancipation passe par une refondation de la manière de produire et de redistribuer les richesses, sobre, économe en énergie et respectueuse de la nature, et que cette refondation est le socle d’un pouvoir d’agir qui engage la capacité collective des individus à s’auto-organiser démocratiquement et à contrôler efficacement la production et la distribution des biens et des services (Jacquot et al., 2019).
Les contributions pourront aussi éclairer les dynamiques d’ancrage des nouvelles manières de faire dans les territoires, en portant une attention spécifique aux formes et configurations socio-spatiales à la fois nécessaires au développement de telles pratiques (rôle du terroir, des ressources localisées), et aussi provoquées par les mutations « écologiques » du travail. Quelles sont les logiques de localisation et d’accès à l’espace de ces nouvelles manières de faire ? Poser cette question revient à mettre la focale sur des ressources naturelles non-délocalisables à l’origine de certaines activités économiques, en insistant sur les nouveaux enjeux environnementaux induits par la finitude des ressources. Cela revient aussi à interroger le politique, à la fois contenu dans, produit par ces initiatives et à leurs abords, en ce qu’il influe et régule les choix de localisation, et dont les jeux prévalent à toute décision à l’échelle des territoires.
Les contributions relevant de l’un ou l’autre des deux axes pourront porter une réflexion transversale, invitant à éclairer des géographies du faire en contextes. Il s’agit d’éclairer d’éventuels mécanismes communs à des contextes Nords et Suds, sur les liens entre faire et production de l’espace, poursuivant l’ambition de mettre en lumière les spécificités propres à chaque cas d’étude. Celles-ci relèvent notamment des contextes institutionnels, juridiques et sociaux qui encadrent les activités économiques et le travail, en ce qu’elles influencent le rôle des petits métiers et des économies localisées dans les transitions environnementales. Tandis que dans le contexte des Suds, le maintien (ou le retour à) des petits métiers constitue un refuge dans un contexte de pénurie d’emploi, ce mouvement observé depuis les Nords s’apparenterait à une écologisation des pratiques de travail. Par conséquent, ces éclairages situés invitent à questionner la relativité du travail vivant, tout comme son sens et son interprétation selon les contextes.
Modalités de contribution
Les articles de ce dossier Sur le Champs, rédigés en français, en anglais ou en espagnol, comporteront environ 35 000 à 40 000 signes (plus les illustrations). Merci de vous reporter aux recommandations aux auteurs pour les normes de présentation du texte, de la bibliographie et des illustrations (https://journals.openedition.org/echogeo/1940 ). Les articles peuvent aussi être soumis sur cette même thématique mais pour d’autres rubriques trimestrielles : Sur le Métier, Sur l’Image, Sur l’Ecrit. Ils doivent alors se conformer aux attentes de chacune d’elles, comme indiqué dans la ligne éditoriale : https://journals.openedition.org/echogeo/1927. Ainsi, les éditeurs de la rubrique Sur l’Image attendent des textes qui proposent une réflexion sur le statut de l’image dans la recherche et/ou sur l’écriture géographique.
Tous les textes proposés devront être envoyés à Nicolas Bautès (nicolas.bautes@unicaen.fr) et Camille Hochedez, (camille.hochedez@univ-poitiers.fr), coordonnateurs du dossier, avec copie à Karine Delaunay (EchoGeo@univ-paris1.fr ), secrétaire éditoriale, qui les transmettra aux évaluateurs.
Date limite de soumission : le 15 février 2024
Le dossier sera publié dans le n° 68 d’EchoGéo (avril-juin 2024).
Coordinateurs du dossier thématique
Nicolas Bautès, nicolas.bautes@unicaen.fr, est maître de conférences en géographie, Université de Caen Basse-Normandie, UMR CNRS 6590 « Espace et Société » (ESO).
Camille Hochedez, camille.hochedez@univ-poitiers.fr, est maitre de conférences, Université de Poitiers, UMR Migrinter.
Références bibliographiques
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