[AAC] Regards croisés sur l’innovation sociale en petite et moyenne entreprise
Nouveaux visages, diversité des contextes, approches alternatives et enjeux
Argumentaire
La capacité à innover est aujourd’hui reconnue comme un enjeu fondamental de la survie des entreprises. L’innovation peut se définir comme une méthode économiquement viable de mieux faire ce que l’entreprise faisait jusqu’ici (Schumpeter, 1934). Dans cette lecture, l’innovation peut prendre différentes formes : procédés, produits, services… Acteur central du développement économique des territoires, les petites et moyennes entreprises disposent de peu de ressources financières pour s’engager dans des innovations technologiques, produits ou process. L’innovation sociale apparait alors comme un levier stratégique essentiel de performance globale des TPE-PME.
Ce colloque s’intéresse ainsi à l’innovation sociale et à l’une de ses modalités, l’entrepreneuriat social, dans la diversité de leurs espaces, formes, processus, ou résultats. Définie comme « une intervention initiée par des acteurs sociaux, pour répondre à une aspiration, subvenir à un besoin, apporter une solution ou profiter d’une opportunité d’action afin de modifier des relations sociales, de transformer un cadre d’action ou de proposer de nouvelles orientations culturelles » (CRISES), l’innovation sociale recouvre des pratiques qui ne sont pas forcément nouvelles (Cloutier, 2003). Il s’agit d’un processus d’apprentissage qui implique la participation des acteurs. Cependant, la plupart des travaux de recherche sur l’innovation sociale l’abordent sous l’angle territorial et dans le cadre de l’économie sociale et solidaire.
Nous souhaitons, dans ce colloque, questionner le cadre, les formes, les modalités, processus d’innovation sociale dans une perspective intra-organisationnelle. Il s’agira, à travers la mise en commun d’expertises et de résultats de recherche, de faire le point sur l’état actuel des connaissances, de questionner les approches retenues pour l’étude de l’innovation sociale intra-organisation, et d’en cerner les modalités d’évaluation et l’impact. L’ambition est, notamment, de poser des bases innovantes d’un cadre conceptuel renouvelé, transdisciplinaire, post-moderne, post-colonial, et/ou critique.
Deux autres formes d’innovations pourront faire l’objet d’une réflexion. D’une part, l’innovation clandestine, « conduite à l’abri du regard des responsables hiérarchiques, mais (qui) s’appuie sur l’utilisation de ressources appartenant à l’organisation, que les acteurs, de leur propre chef, décident de mobiliser » (P. Augsdorfer, 2005), ayant comme finalité la création de valeur pour l’organisation. D’autre part, l’innovation frugale(Radjou, 2015), qui intègre une dimension sociale au travers des notions de flexibilité, simplicité, d’intégration des marginaux (inclusivité), d’intuition, de frugalité, d’agilité. Ces deux concepts, envisagés dans leur dimension sociale, seront mis en lumière au travers d’approches qualitatives, comparatives, critiques, féministes, inclusives, post/a/décoloniales, offrant ainsi des perspectives de recherche originales sur l’innovation sociale.
Les objectifs du colloque sont les suivants (non limitatifs) :
- Identifier les enjeux d’innovation sociale et/ou d’entrepreneuriat social, dans la diversité des formes proposées, pour les organisations
- Comprendre le fonctionnement des écosystèmes internes d’innovation sociale en PME-PMO, les acteurs-clés, processus, leviers et modalités et agencements particuliers
- Identifier les nouveaux visages et nouvelles formes d’innovations sociales ou d’entrepreneuriat social et leur pertinence au regard des enjeux
- Confronter les cadres d’analyses de l’innovation sociale en PME ou de l’entrepreneuriat social, avec un regard différent et des approches alternatives
- Identifier des points de convergence et de divergence entre contextes, et comprendre leur impact sur l’innovation sociale ou sur l’entrepreneuriat social
- Proposer une modélisation du processus d’innovation sociale en PME
- Identifier les conditions et critères de performance des innovations sociales et des initiatives dans le domaine de l’entrepreneuriat social.
Critères de sélection des propositions
Nous attendons des résumés longs (textes étendus) de 2 à 3 pages, qui précisent l’objectif de l’article, le cadre théorique, la problématique de recherche, l’approche méthodologique, les principaux résultats et la contribution à la recherche dans le domaine. Il est par ailleurs important de spécifier de quelle manière la proposition s’intègre dans l’un des thèmes ou sous-thèmes du présent colloque. Nous attendons notamment des contributions innovantes, fondés sur des approches théoriques alternatives, nouvelles, qui adressent leur problématique de manière originale.
Sont concernés par cet appel à communication les enseignants-chercheurs, chercheurs, professeurs universitaires, docteurs ou doctorants avancés dans leur travail de thèse, notamment sur le cadre conceptuel. Les articles seront évalués par un comité de sélection.
Propositions à envoyer à : Fabienne.Alvarez@univ-antilles.fr
Format des propositions
Les propositions indiqueront :
- Titre de la proposition : 180 caractères maximum, espaces compris
- Prénom, Nom, Statut, Affiliation, Courriel du conférencier/auteur principal et des co-auteurs
- Résumé de la proposition (en français) : 1 500 caractères, espaces compris
- Le résumé étendu (2 à 3 pages, Times 12, interlignes simples, marges 2,5)
Comité de validation
- DEJEAN Frédérique, Professeur des universités en Sciences de gestion, Université Paris Dauphine.
- GRIMA François, Professeur des universités en Sciences de gestion, Université Paris-Est Marne la Vallée (UPEC).
- PESQUEUX Yvon, Professeur titulaire de la chaire « Développement des systèmes d’organisation » du Conservatoire national des arts et métiers, Paris.